Quand j'aurais mon bac l'année prochaine, je télésnoberai toutes les filles de ma classe !
Pour
elles, je suis timide, calme, et elles se disent que quand on n'est
comme ça, il n’y a rien à faire !
Elles
me laissent de côté chaque fois que je cherche à progresser et
avoir un bon avenir, car je rêve d’être avocate ou présidente un
jour. Mais je sais bien, hélas...
Hélas
!!! pour elles, je ne suis au lycée rien de plus qu’une décoration
de chaises et de tables. Et cela depuis le début !
Alors
je me réfugie dans mes pensées et je les télésnobe d'avance, pour
rester forte dans le lycée.
Enfin,
je suis bien obligée de les voir, même si à chaque fois, je sens
ma te se transformer en une émoticône de rage et de colère.
Jamais
je n’ai osé me plaindre aux professeurs de ce que mes camarades me
faisaient vivre en me traitant de noms bizarres à chaque fois
qu’elles le pouvaient.
Alors
je me réfugie dans mon monde à moi, un monde où je peux choisir
celle ou celui qui me côtoie, mais hélas, ce n’est qu’un rêve.
Un
soir que je rentrais à la maison vers six heures et demie, j’ai
croisé une femme. Elle m’a interpellée :
« Hey,
tu es si triste que ça ?
-
Non, ça va, lui ai-je répondu.
-
Ma fille, dis-moi, qu’est-ce qu’on t’a fait ? Quand tu
rentres comme ça, t’es ni triste, ni en colère ?
-
Mais qu’est-ce que vous en savez, laissez-moi tranquille !
Puis
j’ai voulu m’en aller en lui tournant le dos, parce que d’abord,
je ne parle pas aux inconnues, mais elle m’a pris dans ses bras et
a continué :
-
Ma fille, tu dois être forte. Demain est un grand jour. Il faut que
tu crois en toi-même et tu verras…
-
Mais je ne peux pas, ai-je dit en me dégageant.
-
Si, tu vas y arriver.
Sur
ces mots, je me suis écartée d’elle et le temps que je me
reprenne, elle avait disparu.
C’était
vrai. À partir de cette rencontre, j’ai réussi à affronter mes
peurs et j’ai commencé à prendre la parole et remballer mes
camarades. À partir de ce jour-là, j’ai été moi-même.
N’empêche,
quand j’aurai mon bac l’an prochain, je vais toutes les
télésnober.
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