Ce conte philosophique la Pierre et la plume est un vrai cadeau du vendredi, jour de Vénus, déesse de la Beauté !
Laetitia Buczaczer, co-auteure dans l'écriture de livres tournés vers l'Asie (Sri Lanka, Inde, Singapour), écrit des œuvres qui ont trait au bouddhisme ainsi que des romans. Elle nous adresse une nouvelle inspirante.
Une
pierre
était triste. Elle se trouvait sur un chemin de montagnes dans les
Himalayas, un chemin emprunté par d'innombrables randonneurs sans
pitié pour ces petits minéraux sur le sol. Cette petite pierre
était piétinée, envoyée à droite à gauche, écrasée, sans même
un regard de compassion. Tout le monde a posé son pied dessus.
Inondée par les pluies, brûlée par les rayons du soleil, en hiver,
elle grelottait de froid enfouie sous la neige. La pierre ne
pouvait pas rouler d'elle même pour se cacher dans un coin afin d'y
trouver un peu de repos et de paix. Un jour, elle se réveilla,
troublée, elle vit une plume posée à ses côtés.
-
Bonjour, lui dit la pierre. Comment se fait-il que tu sois là ?
-
Eh bien, j'étais dans la poche d'un écrivain, j'étais sans cesse
entre ses doigts. Je n'avais aucun repos. Je devais être prête à
tout moment à me lancer dans de longues écritures à la force de sa
main. Il plongeait ma tête brutalement dans l'encrier et me frottait
sans délicatesse contre le papier. Oh ma pauvre tête ! Elle
me faisait tant de mal. Ça me faisait tellement peur que je n'en
dormais plus.
Hier
soir il marchait sur cette route. Soudain, son pied se heurta contre
toi la pierre. Puis il se baissa pour regarder son pied qui avait
commencé à saigner. Quand il se pencha dans l'obscurité, il ne
remarqua pas que je tombais de sa poche. Après un moment, il se
redressa et reprit son chemin mais.. sans moi.
-
Je tiens à te remercier, tu m'as aidé sans le savoir à m'échapper
de ce calvaire d'entre ses mains. C'est parce que tu étais sur son
chemin, son pied a frappé contre toi, il s'est blessé, et me voici
libre aujourd'hui. Je veux rester là avec toi pour le reste de ma
vie.
-
Mais tu ne peux pas, lui dit la pierre. Tu es si belle, si soyeuse.
Un jour quelqu'un te verra et te ramassera. Il te mettra dans sa
poche et t’emmènera avec lui. Et si cette personne a le goût de
l'écriture elle t'utilisera encore et encore. Ou bien la personne
qui te prendra te trouvera tellement douce et brillante qu'elle
voudrait te donner en cadeau à quelqu'un.
Les
jours passaient, la pierre et la plume étaient toujours ensemble
remplissant leurs journées de longues discutions. Toutes deux
échangèrent leurs problèmes, elles étaient très malheureuses.
Un
jour une pluie diluvienne s'abattit sur les montagnes. Les marcheurs
étaient donc plus soucieux de protéger leur tête de la pluie. Ils
n'avaient pas le temps de regarder le sol. Et ainsi la plume s’est
échappée aux regards curieux de tous les passants. Comme il y avait
moins de gens sur la route, la pierre aussi a eu la chance de ne pas
se faire trop piétiner. La nuit qui suivit, toutes deux ont très
bien dormi en faisant étrangement le même rêve...
Dans ce rêve il y avait un vieux moine bouddhiste vêtu de sa longue robe couleur safran. Il marchait très lentement, les pieds nus. Une dizaine d'autres moines plus jeunes le suivaient au même rythme. Ils étaient en marche méditative. Ils posèrent doucement chaque pas sur le sol, l'un après l'autre, en prenant conscience des vibrations et des tensions des muscles que cela provoquaient dans le corps. D'un seul coup le moine qui était en tête s'arrêta. Il s'assied par terre, les jambes croisées en position du lotus tout près de la pierre et de la plume. Les autres moines se sont regroupés autour de lui pour s'installer aussi. Le vieux moine commença à parler mais au même moment son regard se posa sur la plume. Il la prit délicatement. Il la caressa pour lui ôter sa poussière, la leva en l'air du bout des doigts pour qu'elle soit visible par toute son audience.
Dans ce rêve il y avait un vieux moine bouddhiste vêtu de sa longue robe couleur safran. Il marchait très lentement, les pieds nus. Une dizaine d'autres moines plus jeunes le suivaient au même rythme. Ils étaient en marche méditative. Ils posèrent doucement chaque pas sur le sol, l'un après l'autre, en prenant conscience des vibrations et des tensions des muscles que cela provoquaient dans le corps. D'un seul coup le moine qui était en tête s'arrêta. Il s'assied par terre, les jambes croisées en position du lotus tout près de la pierre et de la plume. Les autres moines se sont regroupés autour de lui pour s'installer aussi. Le vieux moine commença à parler mais au même moment son regard se posa sur la plume. Il la prit délicatement. Il la caressa pour lui ôter sa poussière, la leva en l'air du bout des doigts pour qu'elle soit visible par toute son audience.
-
Aujourd'hui, je vais vous parler de cette plume, a-t-il dit.
La
plume était heureuse de l’attention qu’elle recevait et regarda
fièrement la pierre.
- Nous sommes nés avec une certaine mission et un but à poursuivre. C'est idem pour les objets que nous utilisons. Regardez cette plume. Remarquez comme elle est belle. Elle brille au soleil. Bien que resplendissante soit-elle, son but est différent. Son but est d'écrire. Il serait donc erroné qu'une plume dise : Je ne veux pas écrire. Un jour, elle pourrait réaliser de grandes choses entre les mains d'un célèbre écrivain. C'est pareil pour nous. Nous aussi, nous naissons avec un but. Il est de notre devoir de tout entreprendre au meilleur de nos capacités. Quand je parle aux enfants, je leur dis d'aimer leur parents, d'être affectueux avec leurs petits camarades, d'être respectueux envers les enseignants. Faites tout ce que vous faites avec la joie au cœur.
- Nous sommes nés avec une certaine mission et un but à poursuivre. C'est idem pour les objets que nous utilisons. Regardez cette plume. Remarquez comme elle est belle. Elle brille au soleil. Bien que resplendissante soit-elle, son but est différent. Son but est d'écrire. Il serait donc erroné qu'une plume dise : Je ne veux pas écrire. Un jour, elle pourrait réaliser de grandes choses entre les mains d'un célèbre écrivain. C'est pareil pour nous. Nous aussi, nous naissons avec un but. Il est de notre devoir de tout entreprendre au meilleur de nos capacités. Quand je parle aux enfants, je leur dis d'aimer leur parents, d'être affectueux avec leurs petits camarades, d'être respectueux envers les enseignants. Faites tout ce que vous faites avec la joie au cœur.
C'est
alors que les yeux du moine tombèrent sur la pierre. Il la prit et
l'enveloppa dans ses mains.
-
Je sais que tu souffres de la chaleur et du froid, que tu es ignorée
et foulée par tant de pieds. Mais ne soit pas malheureuse. Un jour,
quelque chose de très remarquable pourrait t'arriver.
Le
temps s'écoula, la pierre et la plume sont séparées. Quelqu'un
avait ramassé la plume et l'avait emporté. La pierre quant à elle
avait été projetée par la pluie ou par le coup de pied d'un
passant pour finir sa trajectoire au fond d'un ravin.
Après
bien des années, quelque chose de très étrange se produit. La
famille royale de la région des Himalayas invitait au sein de leur
Palais les personnes les plus célèbres du pays. Ils devaient être
honorés pour leurs grandes réalisations. La fête était en plein
essor. La reine invita un écrivain de renommée à recevoir sa
décoration. Alors que l'écrivain agenouillé en respect s'adressait
à la reine, il lui montra fièrement une plume qu'il sortit
minutieusement d'un mouchoir. Il lui dit : C'est ma plume, celle qui
m'a aidé à devenir le grand écrivain que je suis. Maintenant je
veux la présenter à Votre Majesté pour lui offrir.
De
ce simple geste la reine fut comblée et la plume
se retrouva placée au musée royal, exposée à la vue de tous les
visiteurs comme étant la plume du plus grand écrivain du royaume.
Quand
la plume ouvrit les yeux et regarda autour d'elle avec un certain
orgueil, son regard tomba sur une pierre précieuse. Durant un
moment, elles se regardèrent avec étonnement.
-
Je crois vous avoir déjà vu ? dit la plume.
-
Oh oui ! dit la pierre. On se connaît... Nous étions juste
une humble pierre et une frêle plume, délaissées de tout regard,
qui ont vécu côte à côte pendant un temps sur un chemin.
Un
jour, un grand moine nous prit dans ses mains et fit deux prophéties
à notre sujet, celles que nous serions toutes deux très grandes !
Les
deux anciennes amies se sont reconnues avec une grande joie.
Elles étaient heureuses d'être à nouveau placées côte à côte,
mais non plus au centre d'un chemin poussiéreux mais au centre même
de la salle du musée Royal.
Elles attirent les foules les plus admiratives.
-
Parle moi de toi, demande la plume.
- Mon
histoire est surprenante. Une nuit il y eut une forte inondation le
long du chemin. J'ai été emportée et je suis tombée dans le vide
et me suis retrouvée dans un puits de pierres.
Un jour,
les ouvriers qui étaient là pour transporter des pierres, m'ont
ramassé et mis dans un panier. Ils m'ont lavé dans un ruisseau
voisin. C'est alors qu'ils se sont rendus compte que j'étais
probablement un saphir très précieux. Ils m'ont emmené dans
un laboratoire de gemmologie. J'ai été frottée, manipulée et
polie de toutes parts et je suis ressortie de ce traitement avec cet
habit bleu étincelant comme tu peux admirer aujourd'hui. J'ai
ensuite trôné dans un magasin de bijoux mais pour peu de temps, car
la reine est venue faire des achats dans ce magasin. Elle fut éblouie
par ma beauté, par mon bleu profond. Elle m'acheta immédiatement et
voulut m'exposer au sein de ce musée royal afin que tous ses sujets
m'admirent.
Imagine toi, une pierre laide,
sale, sombre, rugueuse comme moi devient soudainement le saphir le
plus précieux du royaume.
La
pierre et la plume restaient méditatives sur leur drôle de destin.
A ce moment elles se sont remémorées mutuellement un des
enseignements du vieux moine assis sur la route avec ses disciples
dont elles avaient rêvé..
Il
disait : il y a en chacun quelque chose de très
précieux. Votre vie sera le processus par lequel ce qui est si
précieux en vous commencera à briller. Votre c?ur est ce très
précieux saphir royal que vous cachez en vous. Grâce à
l'amour et la bonté que vous montrez aux autres, ce précieux joyau
qui est à l'intérieur de vous sortira dans tout son éclat et
révélera votre grandeur.
-
Te rends-tu compte que nous, une pierre et une plume gisant sur le
bord d’une route, sans aucune attention à notre égard, nous
qui pensions n'être rien, sommes devenues, une fois dévêtues de
nos apparences illusoires, les objets les plus admirés de tout le
royaume.
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